Cécile Boos
Ophélie scénographie - mai 2018
Projet encadré par Annabel Vergne et Cyril Teste
Pour ce projet de scénographie de Hamlet de William Shakespeare, j’ai choisi de présenter la pièce Hamlet en suivant le récit d’Ophélie. Au cours du récit, Ophélie est petit à petit détruite, abandonnée. On lui brise ses rêves, on la manipule, on la rejette, on lui fait comprendre qu’il ne fait pas bon grandir. Son seul moyen d’échapper à cette vie est la folie dans laquelle elle se perd jusqu’à commettre, ou subir ce qui mettra fin à ses souffrances. Son histoire est universelle, ses peurs sont celles qui nous poursuivent également, elles résonnent en chacun de nous.
Les spectateurs sont ainsi invités à déambuler dans une installation labyrinthique. Ils ont l’impression d’errer à l’intérieur d’une maison infinie. On leur donne pourtant l’occasion de voir les châssis, les éclairages, les décors et mécanismes qui créent cet univers factice, basé sur l’apparence.
L’installation est perdue dans le brouillard et les visiteurs sont obligés de faire appel à leurs sensations, leur intuition pour avancer.
Au fur et à mesure de leur progression, ils se retrouvent confrontés à des installations, des scènes : une chambre de jeune fille petit à petit submergée par l’eau, une salle à manger envahie par les plantes ou encore une salle de fête abandonnée ... Elles correspondent à un moment de l’histoire d’Ophélie, elles illustrent les sensations, les sentiments ou impressions qui découlent du récit et font appel à l’imaginaire et l’inconscient de chacun.
Cette maison dans laquelle ils se déplacent est marquée par le temps, il y fait son œuvre lentement comme dans un château abandonné ou un esprit égaré.
Les visiteurs sont sans cesse partagés entre le réalisme de la scénographie et le trouble créé par l’irréalité des scènes, entre la volonté de se plonger dans l’univers d’Ophélie et la brutalité de l’envers du décor. Et, peu à peu, ils ressentent cette étrangeté inquiétante qui accompagne l’histoire d’Ophélie.